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Hironobu Akiyama, 2000 | Neuchâtel, NE

 

Ce travail se base sur une technique en photographie appelée le Light Painting. Elle consiste à capturer les gestes créés grâce à une source lumineuse au moyen d’une longue exposition de plusieurs secondes. Le but étant d’apporter une dimension surréaliste à l’image, je me suis intéressé à un sujet, commun en lui-même, mais d’une approche inusuelle. En utilisant des bâtonnets lumineux de différentes couleurs, j’ai obtenu une variété d’effets en les réfléchissant sur des objets de la vie courante. La première moitié consistait à «apprendre» l’utilisation de celle-ci, dans l’aspect technique, car c’était une nouveauté. Chaque détail visible comptait, chaque changement de point de vue amenait un nouvel univers. La seconde partie, en lien avec nos cinq sens, était évocatrice: emporter cinq photographies dans cet univers où s’imprègne, dans le réel, la fiction.

Problématique

En terme général, il est simple de prendre une photo. Que ce soit avec un portable ou un appareil argentique, immortaliser un fragment de la réalité n’est pas une tâche bien compliquée. Cependant, recréer l’imaginaire conçu dans notre esprit sous forme d’une image visuelle demande une réflexion. Il est impossible de montrer tous les éléments, il faut donc les suggérer. De plus, la photographie doit raconter une histoire, comporter une intrigue mais surtout attirer le regard du spectateur, se sentant concerné par ce qu’il lui est présenté. Les photographies réalisées durant ce travail se basent sur ces différents points qui forment la problématique.

Méthodologie

L’utilisation d’un appareil de photographie, monté avec un objectif grand-angle, et un trépied étaient une nécessité. Les images ont été retouchées sur Lightroom, un logiciel informatique permettant principalement d’ajuster la teinte et luminosité des couleurs. Les recherches historiques, artistiques et scientifiques s’appuient notamment sur des ouvrages de bibliothèques cantonales et universitaires mais aussi sur des articles en ligne. Du côté de la pratique, mon expérience et mon savoir, acquis jusque-là dans cet art, ont grandement contribué à la réalisation de ce travail.

Résultats

Une manière d’attirer notre œil est d’isoler le sujet dans la photographie. Il peut être mis en valeur par des éléments comme un cadre virtuel formé avec les traces de lumière. Le spectateur doit comprendre le message que l’artiste suggère à travers ses œuvres, de même qu’inciter celui-ci à travailler avec son imagination. Chaque détail extraordinaire est une source potentielle d’intrigue, y compris le titre. La première image étant une reproduction à une échelle plus petite d’un mirage, elle représente le toucher avec deux livres ouverts, l’un est réel et l’autre imaginaire, donc inatteignable. La deuxième photographie est une bulle de savon sur laquelle reflètent différentes formes. Les quatre couleurs dominantes sont les quatre saveurs perçues. Cette demi-sphère est vue comme un plat. La troisième image met en scène une ampoule posé sur un miroir entouré de deux courbes en formes de cygnes. Elles suggèrent une présentation d’un parfum. La quatrième fait allusion à notre œil, comparé avec un objectif de photographie, mais aussi à un trou noir grâce au mouvement ressemblant à un tourbillon. La cinquième et dernière photographie décrit l’ouïe. Un violon lightpaintée y est montré évoquant un environnement sombre et calme.

Discussion

Chaque personne possède un point de vue, une opinion et une perception de la réalité différente. Il n’y a en aucun cas une vraie ou fausse interprétation. Dans ce travail, je propose l’une des nombreuses approches possibles tant en description qu’en évocation. Il est, à mon avis, important que chacun se positionne par rapport au contenu et se créé un avis lui appartenant, car l’imaginaire que vous voyez n’est pas forcément similaire au mien.

Conclusions

Abordant, tout au long de ce travail, divers sujets en photographie qui se basent sur la technique du light painting, l’expérience acquise se définit comme un train comportant une infinité de wagons. Il nécessite une source d’énergie, générée par l’essence à la recherche de nouveautés. Deux rails parallèles, l’un représentant l’art et l’autre la science, convergent vers un unique point au-delà de l’horizon. L’artiste, debout sur le quai, s’accroche à une rame en mouvement mais tombe à la gare suivante, et ainsi de suite jusqu’à la dernière.

 

 

Appréciation de l’experte

chargée d’enseignement Clara Périssé

Le travail « Luminosité sensorielle » d’Hironobu Akiyama présente une démarche de création singulière et enthousiasmante basée sur la technique artistique du « light painting ». Ce travail présente autant des aspects théoriques techniques et historiques qu’une réflexion sur le sensible. Des textes viennent accompagner ce travail photographique et mettent en avant la question des perceptions et de l’expérience esthétique. Ce travail s’avère pertinent et démontre une rigueur tout aussi scientifique que sensible.

Mention:

très bien

 

 

 

Lycée Denis-de-Rougemont, Neuchâtel
Enseignant: Prof. AV et artiste peintre Domenico Sorrenti