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Melina Carnal, 2004 | Chavornay, VD

 

Le travail forcé transnational est un fléau touchant 27.6 millions de personnes dans le monde. A travers l’analyse d’ouvrages traitant des mécanismes du travail forcé et de ses racines, combinée à celle de mesures publiées principalement par l’ONU et l’OIT, mon objectif est de créer un mécanisme plus adéquat de prévention de cette forme spécifique d’exploitation, par un texte similaire à une résolution de l’ONU. A cette fin, ma recherche vise à comprendre ce que le travail forcé implique, à analyser les outils internationaux existants, à identifier leurs faiblesses et à mettre en place des mesures efficaces visant à prévenir cette forme particulière d’exploitation. Le but est aussi de sensibiliser mon lectorat à ce problème actuel.

Problématique

Comment, en tant que diplomate à l’ONU, prévenir de manière efficace le travail forcé transnational en 2020 ? La problématique suit ce fil rouge : (I) Comment définir précisément le travail forcé transnational et l’esclavage moderne ? (II) Qu’est-ce qui pousse les victimes à quitter leur pays pour travailler ailleurs ? (III) Comment finissent-elles victimes de travail forcé ? (IV) Quel est le rôle de l’ONU et de l’OIT dans la prévention de la traite des êtres humains et du travail forcé ? (V) Quelles sont les mesures prises par ces organisations et sont-elles efficaces pour prévenir la traite ? (VI) Si ce n’est pas le cas, pour quelles raisons ? (VII) Que faut-il modifier pour mieux prévenir les travailleurs migrants contre le risque d’exploitation ?

Méthodologie

Afin d’avoir les informations nécessaires pour écrire une résolution pertinente, il m’a fallu décomposer ma recherche en deux parties. D’abord, j’ai étudié le contexte historique, politique et social du travail forcé afin de comprendre de quoi il s’agissait, qui était concerné et pour quelles raisons. Ensuite, j’ai pu m’informer des mesures déjà mises en place par l’ONU et l’OIT en matière de prévention. Cela m’a permis de comprendre ce qui n’avait pas abouti ou n’était pas encore clair dans ces traités, notamment en analysant le Protocole de Palerme du point de vue de la prévention du travail forcé. Ces informations prises en compte, j’ai sélectionné les points nécessaires pour écrire ma propre résolution.

Résultats

Le résultat de mes recherches a démontré que les enfants et femmes, souvent plus isolés et subissant des discriminations, étaient les principales victimes de travail forcé. Il est plus facile de les manipuler et leur promettre un avenir professionnel avantageux dans d’autres pays. C’est sur ce point principal de vulnérabilité qu’il faut agir pour lutter contre l’exploitation. Ma résolution est composée de 10 paragraphes priant les États membres de les appliquer, de veiller au respect des droits humains. Elle prie de mettre en place des programmes de prévention à tous les niveaux : au travail, envers les enfants, contre toutes discriminations. Elle prie aussi les États de faire davantage attention aux agences de recrutement, ainsi que de renforcer leur politique migratoire, tout en assurant une bonne coopération entre eux. Finalement, il est nécessaire de s’occuper des victimes de manière adaptée si elles ont vécu une forme de travail forcé, afin qu’elles aient le moins de risques d’y retomber.

Discussion

L’étude contextuelle ainsi que celle des mesures concernant le travail forcé m’a permis de connaître suffisamment le sujet pour créer une résolution spécifique. Ma méthode de travail a donc été efficace. L’impact d’un tel instrument ne peut être mesuré facilement puisqu’énormément de circonstances externes entrent en jeu et peuvent compliquer la lutte contre l’exploitation de la force de travail. Cependant, ma résolution contient des mesures utiles visant à mieux protéger les individus contre le travail forcé. Enfin, créer une résolution s’est avéré être une hypothèse de recherche convaincante car il s’agit d’un instrument additionnel à des outils contraignants, qui établit des recommandations de manière plus ciblées.

Conclusions

En conclusion, ce travail m’a apporté des connaissances dans diverse disciplines, une sensibilisation au sujet du travail forcé et de l’esclavage moderne ainsi qu’une capacité d’analyse et de traitement des informations pour écrire ce qui me semblait essentiel dans la résolution. Ce processus de création personnelle m’a également permis de prendre conscience des difficultés liées à l’élaboration d’une réglementation protectrice efficace pour des comportements humains dont les causes sont variées. Enfin, il serait à mon sens intéressant de mesurer l’apport de cette résolution en l’appliquant à des cas réels.

 

 

Appréciation de l’experte

Délia Girod

Mue par le désir de marquer favorablement l’époque de son empreinte, Mélina Carnal met ses aptitudes indéniables pour la recherche scientifique au service de la création d’un outil juridique visant à guider les Etats dans leur politique de lutte contre le travail forcé transnational. Son travail définit ainsi les besoins de protection et les confronte aux réponses apportées par les institutions onusiennes à ce jour. Au terme de cette analyse critique, elle propose une création originale pour pallier les lacunes identifiées, procédé légistique audacieux et essentiel pour la recherche en droit.

Mention:

très bien

 

 

 

Gymnase d’Yverdon, Cheseaux-Noréaz
Enseignant: Jan Sikorowski