Mathématiques | Informatique
Elsa-Lou Risse, 2005 | Fribourg, FR
Ce travail explore la sous-représentation des femmes dans les domaines scientifiques comme les mathématiques, la physique et l’informatique malgré un accès égal à l’éducation et à la formation en Suisse. Il aborde diverses explications, notamment les stéréotypes de genre et les différences neurologiques, en se concentrant sur les avancées des neurosciences cognitives. Par l’examen des différences anatomiques et hormonales entre les sexes et en s’appuyant sur des sources scientifiques, une interview avec une experte et un sondage en ligne, la démarche fait ressortir la prépondérance des idées reçues dans l’explication des différences observées entre hommes et femmes. La technologie de l’IRM fonctionnelle permet de découvrir que ce ne sont pas des différences anatomiques innées qui expliquent les variations constatées aux niveaux des performances en mathématiques et des choix de filières ; au contraire, ce sont les préjugés encore fortement ancrés dans notre société qui semblent porter la plus grande part de responsabilité, en allant même jusqu’à laisser des traces bien visibles dans les cerveaux féminins.
Problématique
Les femmes restent une minorité dans les disciplines scientifiques telles que les mathématiques ou la physique, et ce, malgré l’égalité d’accès aux études en Suisse. C’est sous l’angle des neurosciences que ce travail propose une explication, en tentant de répondre à la question de recherche suivante : Y a-t-il des différences cognitives et cérébrales, entre les hommes et les femmes, capables d’expliquer la sous-représentation des femmes dans les domaines mathématiques ?
Méthodologie
Ce travail est basé sur plusieurs méta-analyses et études issues de revues médicales et scientifiques. Afin de garantir la pertinence et la fiabilité des sources, j’ai bénéficié des conseils de Mme Cherine Fahim Fahmy, spécialiste en neurosciences. Elle m’a orienté vers des études clés et m’a aidé à sélectionner les méta-analyses les plus complètes, évitant ainsi tout biais de sélection. En complément, j’ai réalisé un entretien avec Mme Fahim Fahmy afin de préciser mes hypothèses. Enfin, j’ai élaboré un sondage google forms que j’ai soumis à mon entourage (127 sujets) et en ai intégré les résultats dans mes conclusions.
Résultats
Les différences de performance lors de tâches mathématiques ne sont pas dues à des différences biologiques innées, mais à l’environnement et aux stéréotypes. Aucune différence cérébrale n’explique une aptitude moindre chez les femmes dans cette discipline.
Expériences et IRMf : C’est l’exposition aux stéréotypes qui réduit la performance des femmes de 10%.
Hormones : Leur influence sur les capacités cognitives, bien que présente, reste floue pour l’instant.
Sondage : 75% des femmes avec un niveau de maths bas à moyen ont entendu des stéréotypes dévalorisants sur l’aptitude des femmes en mathématiques. Seulement 33% des femmes ont été encouragées à choisir une filière liée aux mathématiques, contre 51% chez les hommes.
Discussion
Les neurosciences confirment que le cerveau féminin ne présente aucune prédisposition défavorable aux tâches mathématiques. En revanche, la plasticité cérébrale montre que l’apprentissage et l’environnement jouent un rôle crucial dans le développement des compétences et le fonctionnement du cerveau. Les stéréotypes réduisent significativement la confiance en soi et les performances des femmes.
Points forts : Les conclusions reposent sur une grande diversité de données solides et sur une approche pluridisciplinaire (neurosciences, psychologie, sociologie).
Limites : Le sondage (127 personnes) est limité en échantillon et en diversité.
En l’état actuel des connaissances, le rôle exact des hormones reste flou et parfois contradictoire.
Enfin, des facteurs tels que les préférences personnelles ou les conditions socio-économiques ne sont pas pris en compte.
Conclusions
Cette étude met en évidence le rôle central des stéréotypes dans la sous-représentation des femmes dans les domaines mathématiques. Aucune différence biologique ne justifie ces écarts de performance, et l’impact des hormones demeure incertain. Agir sur l’éducation, notamment pour lutter contre les biais et les stéréotypes dès le plus jeune âge est essentiel pour favoriser une meilleure inclusion des femmes dans les disciplines mathématiques.
Cependant, les neurosciences ne sont encore qu’à leurs débuts et il sera nécessaire de poursuivre les études pour arriver à un consensus dans la littérature sur ce sujet.
Appréciation de l’experte
Dr. Sara Presutti
La candidate étudie la question de la sous-représentation des femmes en mathématiques avec une approche novatrice à l’interface entre mathématiques, neurosciences et sciences sociales. Le travail considère les éventuelles causes biologiques de ce phénomène (plasticité cérébrale, hormones sexuelles) et les décortique à l’appui de diverses études. L’enquête est, de plus, étayée par des données statistiques, un questionnaire et un entretien avec une experte en neurosciences. La candidate fait ainsi preuve d’une grande maîtrise du sujet sur le plan scientifique, de persévérance et d’originalité.
Mention:
bien
Collège Sainte-Croix, Fribourg
Enseignante: Delphine Maradan