Littérature | Philosophie | Langues
Keelin Millard, 2004 | Bienne, BE
« Lire ramène à soi. Lire pour se lire. ». Cette affirmation d’Annie Ernaux introduit autant qu’elle résume mes questionnements et objectifs dans ce travail. En effet, le présent travail de recherche s’est articulé autour de la question de l’impact de la lecture sur les enfants. J’ai tout d’abord écrit un recueil d’histoires pour enfants. Je l’ai écrit selon ce que je considérais être un bon ouvrage de littérature jeunesse. En parallèle, j’ai fait des recherches sur les aspects positifs et négatifs de la lecture. J’ai retranscrit les critères d’un bon livre pour enfants. Finalement j’ai contacté des spécialistes de l’enfance pour pouvoir explorer mes questionnements à l’aide du point de vue de professionnelles. J’ai ainsi pu échanger avec deux puéricultrices et une enseignante à la HEP Bejune de Delémont. Les affirmations que j’ai récoltées lors de mes recherches sur le sujet et des interviews qui ont été faites ont pu être comparées à celles de mon recueil d’histoires. L’image que je me faisais d’un bon livre pour enfants semblait bien équivaloir au reste (recherches, interviews) de mon travail. Afin d’éprouver cette équivalence, je me suis confrontée au jugement critique d’un petit groupe de cinq enfants. Ils ont alors répondu à un questionnaire sur histoires que j’ai écrites et qu’ils ont eu l’occasion de lire.
Problématique
Le premier objectif de mon travail, avant même de le commencer, était de participer de manière active à une théorie déjà bien établie. Je voulais pouvoir contribuer personnellement au travail. C’est pourquoi j’ai écrit un recueil d’histoires avant de me pencher sur la théorie existante. Partie théorique et partie rédactionnelle ont ensuite été comparées. La partie théorique se centrait sur la liste de questions suivante : (I) “Qu’elle est l’influence de la lecture sur les enfants ?” ; (II) “Quels sont les bienfaits et les méfaits de la lecture ?” ; (III) “Pourquoi certains enfants n’aiment-t-ils pas lire ?” ; (IV) “Le conte est-il encore d’actualité ?” et (V) “Quels sont les critères d’un bon livre pour enfants ?”. La principale problématique qui en a découlé est (VI) “Ma rédaction correspond-elle aux attentes du public, aux critères établis par notre société, à la notion de “bon livre” ?”
Méthodologie
Ma partie théorique s’enrichit de sources scientifiques et de trois interviews. Les trois interviews m’ont permis de récolter les informations théoriques de manière plus dynamique. Elles ont complété et résumé les informations que j’avais trouvé dans mes sources. Mon recueil d’histoires a été lu par cinq enfants qui ont répondu à un questionnaire. Les questionnaires ont également servi d’outils d’analyse dans la comparaison. Ils complètent la discussion.
Résultats
Les questionnaires des enfants vis-à-vis de leur lecture sont positifs. Les histoires répondent à leurs attentes et remplissent globalement les critères d’un « bon livre ». Cependant, il a été exaltant de noter plusieurs pistes d’amélioration grâce aux critiques reçues de mes jeunes lecteurs. L’absence d’images dans le recueil est un point négatif récurant. Bien que sortant du sujet, les images auraient apporté un soutien à la lecture. De plus, il est relevé que les personnages du recueil sont trop matures pour leur âge.
Discussion
Globalement, j’ai donc eu la satisfaction de constater que les attentes du public correspondent bien à ce que j’ai compiler en partie théorique, mais aussi que les enfants interrogés proposaient des pistes d’améliorations. Dans les mois à venir, je souhaite vivement continuer à me confronter au regard critiques des enfants qui auront l’occasion de lire mes histoires.
Conclusions
Les critères d’un bon livre pour enfants sont nombreux. Les héros imparfaits et faisant face à des difficultés sont très appréciés. Un livre pour enfant « réussi » doit être rempli de tension, d’action, de nouveauté et d’humour. Les images ont également un très grand rôle à jouer dans la littérature jeunesse. Les bienfaits sont nombreux. L’enfant qui lit dort mieux, apprend à mieux se concentrer et à être plus empathique. Les désavantages liés à la lecture n’existent pas réellement et ces différents constats renforcent l’importance que la lecture représente chez les enfants et chez l’enfant que j’étais moi-même.
Appréciation de l’experte
Dr. Fiona Laura Rosselet Jordan
Ce travail présente une introspection autour des critères qui seraient susceptibles de former un « bon » livre pour enfants, ainsi qu’une rédaction originale d’un livre court réunissant ces critères. L’étudiante a ensuite effectué une recherche de littérature afin de valider ou invalider ses critères de réflexion. Elle a également confronté son récit à la critique de jeunes lecteurs. Il avait été demandé de travailler la présentation méthodologique et des objectifs afin d’apporter de la clarté et mieux souligner la réflexion sous-tendant le travail. Ces conditions ont été pleinement remplies.
Mention:
bien
Gymnase de Bienne et du Jura bernois, Biel/Bienne
Enseignant: Philippe Baechler